Charles Quint abdique

Publié le par nade

charlesV à YusteCharles Quint à Yuste

Charles Quint s'est ridiculisé. Il est tellement découragé qu'à la fin il reconnaît le protestantisme et, après avoir abdiqué dans sa capitale de Bruxelles, se retire dans un monastère espagnol.


CHARLES QUINT - Vous voyez, j'aurais mieux fait de rester tranquille. Après cet échec devant Metz, l'Europe entière se moque de moi. D'ailleurs, je n'ai plus le sou. Je vais abdiquer.
LE CONSEILLER - Monseigneur, réfléchissez… Est-ce possible?
CHARLES QUINT - Tout m'est possible. Vous donc qui avez pour vocation d'écouter, entendez ceci: c'est fini, je n'ai plus de courage, je m'en vais.
LE CONSEILLER - C'est une dépression passagère…
CHARLES QUINT - Non, non, je me connais… Je les punirai de s'être révoltés. Et leur punition sera que je les abandonnerai. Ah, si Luther, l'hérétique, n'avait pas divisé la Chrétienté…
LE CONSEILLER - Luther est mort depuis longtemps.
CHARLES QUINT - Luther a été mon seul véritable ennemi et il est encore bien vivant! C'est lui le diviseur, le satanique… La belle tunique sans couture du Christ, il l'a déchirée. J'ai dû hier signer la convention d'Augsbourg, qui reconnaît que les princes allemands ont le droit de choisir leur religion et de convertir leurs peuples… Le triomphe des protestants! C'est une humiliation dont je ne me relèverai pas.
LE CONSEILLER - Allons, monseigneur…
CHARLES QUINT - Je veux m'ensevelir dans le désespoir. Je renoncerai d'abord à l'ordre de la Toison d'Or. Puis aux couronnes des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie et enfin d'Espagne… Je partagerai mes possessions entre mes héritiers. Je ne veux pas régner sur une Europe divisée. Et ensuite je me retirerai noblement dans un monastère pour y achever mes jours.
LE CONSEILLER - Un monastère… Sera-ce en Espagne? Ils en ont d'excellents.
CHARLES QUINT - Oui, en Espagne. Le climat y est sain et surtout je serai loin du cœur de l'Europe où s'agitent toutes ces passions qui m'ont désespéré. Moi qui ai tant fait la guerre, je veux mourir en paix. Allons, partons…

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